L’hiver a sa beauté propre. Un ciel doux, des paysages silencieux, un monde lavé de nuances de gris. Parfois apaisant, parfois pesant. Et lorsque la lumière se fait plus rare, mon instinct me pousse vers la couleur. Non pas celle que l’on enfile en guise de pull, mais celle que l’on fait naître dans la cuisine.
Alors, j’ai fait un chutney. Un concentré d’or, de pourpre profond, de rouge éclatant et d’ambre miellé. Une réponse aux jours sans éclat, un moyen de capturer un peu de lumière dans un bocal.
Après le précédent chutney, Ju. et moi avions envie de tester une autre combinaison. Celui-ci est né suite à la lecture de "The Christmas Chronicles" de Nigel Slater puis d’un regard posé sur nos placards et d’un désir simple : faire quelque chose de beau avec ce que nous avions sous la main.
Des abricots secs, dorés et tendres, un oignon rouge et un oignon jaune, une pomme Granny Smith acide et vive, un reste de tomates cerises, encore brillantes, encore pleines de leur éclat d’été. Du sucre vergeoise, du vinaigre de cidre, un zeste de gingembre.
À première vue, des ingrédients épars. Mais c’est ça la magie du chutney. Il rassemble, il patiente, il transforme. Le chutney est une leçon de confiance en la lenteur. Il commence vif, piquant, parfois presque brutal. Puis il s’adoucit et s’arrondit.
Tout commence dans la poêle comme une explosion de couleurs : le pourpre de l’oignon, l’or de l’abricot, le rouge éclatant des tomates cerises. Et puis, sous la chaleur, tout change. Les oignons fondent, les abricots se gorgent de saveur, les tomates éclatent dans un soupir de douceur.
Très vite, la couleur devient celle du miel ambré. Une teinte qui évoque la douceur… mais qui trompe. Car sous cette promesse sucrée se cachent des couches infinies de saveurs : l’acidité du vinaigre, la chaleur du gingembre, la vivacité de la pomme, le sucre caramélisé qui vient tout envelopper.
C’est ce que nous aimons avec le chutney. Il n’est jamais une seule chose. Au premier goût, on croit comprendre… puis une nouvelle nuance apparaît, puis une autre. Il ne cesse de révéler ce qu’il est.
Découvrez comment réaliser ce chutney dans cette vidéo pas à pas.
Recette disponible ci-après sur Deliciously Home.
Un chutney lumineux où les abricots secs, les pommes Granny et les tomates cerises s’unissent aux oignons fondus, au gingembre épicé et au sucre de canne. Chaque cuillerée balance entre douceur miellée et acidité vive, entre rondeur et éclat. Lentement confit, il révèle une richesse de saveurs qui sublime un fromage affiné, un pain croustillant ou un plat réconfortant. Un bocal de soleil pour réchauffer l’hiver.
Préparer les pots en les stérilisant à l’eau bouillante, puis les laisser sécher à l’envers sur un torchon propre.
Peler les oignons, les couper en deux, puis diviser chaque moitié en quartiers. Séparer les couches et réserver.
Couper les abricots secs en deux et réserver.
Peler le gingembre et le râper finement.
Râper le zeste du citron et presser son jus, réserver séparément.
Peler les pommes, les couper en quartiers, retirer le cœur, puis les tailler grossièrement. Les arroser avec un peu de jus de citron pour éviter qu’elles ne noircissent.
Couper les tomates cerises en deux et réserver.
Faire chauffer l’huile d’olive dans une grande casserole à fond épais.
Ajouter les oignons et laisser cuire à feu doux pendant dix à quinze minutes, jusqu’à ce qu’ils deviennent tendres et translucides.
Incorporer les abricots secs, puis ajouter le gingembre râpé et le zeste de citron.
Verser le sucre et dès que le mélange commence à frémir, ajouter le vinaigre de cidre. Mélanger et couvrir partiellement avec un couvercle. Laisser mijoter à feu doux.
Ajouter les pommes et le jus de citron, bien mélanger et laisser cuire jusqu’à ce qu’elles commencent à s’effondrer.
Incorporer les tomates cerises, saler, et si souhaité, ajouter un peu de poivre noir concassé.
Poursuivre la cuisson à feu doux jusqu’à obtenir une texture épaisse et sirupeuse.
Remplir les pots stérilisés avec le chutney encore chaud, fermer hermétiquement et laisser refroidir à température ambiante.