Août est un mois de bascule. On sort des journées d’été sans contrainte et déjà, l’idée de septembre s’impose. C’est ce décalage qui crée le fameux “funk” de la rentrée. Pour cette période si particulière, nous avons voulu des lectures capables de tenir tête à ce sentiment. Des histoires franches et intenses pour nous emporter ailleurs.
C’est dans cet état d’esprit que Lights Out de Navessa Allen s’est glissé dans notre sélection “Envies de lire” d’août. Ce roman avait la promesse d’apporter du rythme, de l’humour et une part d’ombre assumée. Mais surtout, il avait cette énergie assez brute pour bousculer l’humeur d’août et casser l’inertie de la rentrée. Pas une lecture lisse, pas une lecture fade, mais un texte qui secoue, qui amuse et qui accroche par ses personnages imparfaits.
À EXPLORER DANS CET ARTICLE :
Résumé du livre (sans spoiler)
Aly est infirmière en traumatologie. Ses journées sont rythmées par l’urgence et la pression et elle en ressort souvent vidée. Pour relâcher la tension, elle se laisse happer par des vidéos en ligne. Parmi elles, celles d’un créateur masqué occupent une place à part, au point de devenir un rituel qui lui permet de souffler entre deux tempêtes.
De son côté, Josh mène une existence discrète, marquée par un héritage familial lourd qu’il traîne comme une ombre. Derrière l’anonymat du masque, il a trouvé une manière de canaliser ses obsessions et de garder les autres à distance. Jusqu’au jour où un message d’Aly le pousse à franchir la limite qu’il s’était imposée.
La connexion entre eux devient vite impossible à ignorer. Entre humour décalé, maladresses désarmantes, attirance qui monte en intensité et une obsession qui s’installe des deux côtés, leur relation brouille sans cesse les frontières.
Notre lecture, sans filtre
Ce qui frappe d’abord dans Lights Out, c’est l’énergie des débuts. Les deux cents premières pages avancent vite, portées par un mélange surprenant de dark romance et de RomCom. L’humour en décalage fonctionne. L’absurde prête à rire et par ce rire, les personnages gagnent en proximité.
Josh est au centre de cette dynamique. Loin des stéréotypes, il combine force, maladresse et tendresse. Qu’il se débatte avec un modulateur de voix ou qu’il s’attendrisse avec Fred le chat, il dévoile une masculinité capable d’assumer ses fissures. Ce sont ces moments de fragilité qui donnent envie de le suivre.
« Ally: I won’t do it if you promise to be a good boy 🙇.»
« Josh: Praise kink unlocked 🔓. »
« Ally: Bad boys don’t get rewarded …»
« Josh: No. Goddamnit. I did not need a brat kink 💁♂️ on top of my newly awakened praise kink. The two were supposed to cancel each other out, not act as amplifiers. Or maybe I just had an Aly kink… »
Les scènes intimes suivent la même logique. Elles ne ressemblent pas à des démonstrations, mais à de vrais échanges entre deux personnages en paix avec eux-mêmes. Cela leur donne une intensité crédible, sans chercher à embellir artificiellement.
Passée la moitié du livre, le ton change. Le rythme se ralentit, l’équilibre se modifie, et l’élan du départ se dilue un peu. En format papier, certains passages auraient paru longs. Toutefois l’audiobook sauve l’expérience. Le duo de narrateurs, Jacob Morgan en tête, insuffle une intensité qui maintient l’attention et redonne du relief même aux chapitres plus étirés.
C’est ce contraste qui rend l’expérience difficile à noter d’un seul bloc. Le texte seul aurait mérité 3,5 ⭐️. L’audio, grâce à la performance, grimpe à 4,5 ⭐️. Au global, l’équilibre se fait sur un 4 ⭐️, reflet d’une lecture qui n’est pas parfaite, mais qui reste marquante.
Ce que Lights Out explore
Lights Out jongle entre plusieurs registres et c’est ce qui fait sa singularité. On y retrouve des tropes classiques de la romance, mais travaillés avec une énergie qui relance l’intérêt pour des codes que l’on croise souvent ailleurs.
L’obsession en est un bon exemple. Dès les premiers échanges entre Aly et Josh, la relation prend une intensité qui frôle la fixation. L’autrice ne cherche pas à l’édulcorer et choisit au contraire d’en faire un moteur assumé de l’histoire.
L’humour est tout aussi central. Les répliques décalées, les situations loufoques et l’autodérision empêchent le récit de sombrer dans une noirceur uniforme. Ce va-et-vient constant entre tension et légèreté crée un rythme qui garde le lecteur accroché.
Derrière les répliques hilarantes, l’histoire laisse aussi place à des sujets plus sombres. Josh avance avec le poids d’un héritage familial lourd, Aly côtoie chaque jour la douleur des autres, et ces réalités façonnent leur façon de s’attacher. Leur rapport au sport, pensé comme soutien et non comme vitrine, complète ce cheminement. Dans les scènes d’intimité, tout cela se traduit par une aisance rare : à l’aise avec eux-mêmes, ils vivent leurs corps comme un prolongement naturel, ce qui rend leurs échanges crédibles et intenses.
En conclusion
Lights Out est un récit en clair-obscur. La première moitié accroche par son humour et son audace, la seconde s’aventure ailleurs et perd un peu de son élan. Mais entre rires, obsessions et failles assumées, ce sont les personnages qui donnent son identité au roman.
L’audiobook apporte une intensité particulière, les voix donnant du relief autant à l’humour qu’aux zones plus sombres. Et c’est aussi ce mélange de registres qui en fait une expérience à part, à la fois légère et grave, brute et tendre.
De quoi parler à celles et ceux qui aiment les romances hybrides, capables de mêler légèreté et gravité, portées par des personnages entiers, marqués par leurs failles et leur énergie brute.
Notre Avis : ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️
Parlons-en
💬 Et vous, qu’est-ce qui vous retient dans une lecture quand l’histoire change de ton en cours de route ? Est-ce que vous laissez une chance au livre ou est-ce que vous décrochez vite ?
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À très bientôt sur Deliciously Home !
VO : Goodreads – Amazon – Audible
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