Sa croûte craque sous la pression des doigts, sa mie dense et moelleuse cache des éclats dorés de raisins imbibés de chaleur. Il est robuste sans être austère, rustique mais généreux. Ce pain au seigle, graines et raisins dorés est un compagnon des jours où l’hiver s’attarde, où les rayons du soleil gagnent en force mais peinent encore à réchauffer pleinement l’air.
Dès la première tranche, il enveloppe le palais de sa complexité : le contraste entre la tendresse du seigle et le croquant des graines, tandis que la douceur des raisins équilibre la légère amertume de la mélasse. Son parfum, lui, est envoûtant, entre céréales toastées et notes légèrement caramélisées, comme un gâteau qui aurait pris le chemin du pain.
C’est un pain pour les matins lents, pour accompagner une patate au four et sa croûte de sel, pour accueillir une noisette de beurre fondant et une cuillère de marmelade d’orange sanguine maison. Un pain d’hiver finissant, de transition, qui réchauffe autant qu’il annonce le renouveau.

Pourquoi ce choix de pain au seigle, graines et raisins dorés ?
Faire du pain, c’est renouer avec un geste essentiel, une patience oubliée. Le besoin de pétrir, de sentir la farine entre les doigts, de suivre lentement chaque étape s’est imposé naturellement. Rien ne presse. Observer la pâte lever, écouter le silence d’une cuisine emplie d’odeurs douces, attendre que la chaleur du four transforme la pâte en pain : une satisfaction simple et profonde.
L’envie est née en lisant Nigel Slater, qui a pour habitude de faire son premier pain de l’année au jour de l’An. Le nôtre vient plus tard, mais chaque fois qu’un pâton prend forme sous les mains, la sensation est la même : ralentir, quitter le flot des pensées et retrouver un ancrage réel.
Le seigle s’est imposé naturellement, ingrédient central de la recette originale. Son goût profond et sa texture dense lui confèrent un caractère brut et sincère. Les graines apportent du relief, les raisins dorés équilibrent l’ensemble par leur douceur. Quelques ajustements ont permis d’affiner l’équilibre des saveurs : la levure fraîche a remplacé la levure sèche pour une fermentation plus subtile et une mie plus souple. Quant au black treacle, il a laissé place à un mélange maison de mélasse et de sirop d’érable, offrant une pointe d’amertume adoucie par une note plus ronde.

Un pain au seigle qui a du relief
Chaque pain raconte une histoire, et celui-ci porte en lui un héritage autant qu’une intention. Ce n’est pas seulement un assemblage d’ingrédients, mais une expérience sensorielle complète, un équilibre entre textures, saveurs et usages. Inspiré par les traditions rustiques du pain de seigle, il se distingue par ses contrastes et sa générosité.

3 choses que nous aimons particulièrement dans cette recette de pain au seigle, graines et raisins dorés
- Une texture contrastée, entre force et tendresse :
Le seigle est une céréale aux propriétés particulières : plus pauvre en gluten que le blé, il donne une mie plus dense, plus serrée, qui garde longtemps son moelleux. Associé ici à la farine de blé, il offre un équilibre entre rusticité et souplesse.
Les graines de tournesol, de lin et de courge apportent du croquant, amplifiant le jeu des textures à chaque bouchée. Quant aux raisins dorés, leur tendreté contraste avec la fermeté de la mie, apportant ce léger effet généreux sous la dent qui rappelle les pains traditionnels enrichis de fruits secs dans les pays nordiques et d’Europe centrale. - Un parfum réconfortant, ancré dans la mémoire olfactive :
Dès la sortie du four, ce pain dégage une odeur complexe et enveloppante. La farine de seigle et les graines toastées libèrent des arômes profonds de céréales chaudes, tandis que la mélasse associée au sirop d’érable apporte une note presque caramélisée, rappelant le pain noir des pays scandinaves.
Ce parfum évoque aussi ces boulangeries anciennes où l’on façonnait encore le pain à la main, ces cuisines où flottait l’odeur rassurante du pain qui cuit lentement, emplissant la maison d’une chaleur familière. Il invite à prendre son temps, à apprécier chaque instant, du premier effluve au dernier croûton beurré. - Une grande polyvalence, du petit-déjeuner au dîner :
Ce pain ne se contente pas d’être un simple support. Il transforme chaque repas en un moment plus riche, en s’adaptant à une palette de saveurs aussi bien sucrées que salées.
– Au petit-déjeuner, il est idéal avec une noix de beurre et un filet de miel ou de marmelade d’orange sanguine, jouant sur les contrastes entre acidité, douceur et profondeur du seigle.
– À l’heure du déjeuner, il accompagne parfaitement un fromage affiné, dont il absorbe la puissance tout en en rehaussant les arômes. Un chèvre cendré ou un bleu crémeux trouvent en lui un excellent équilibre.
– Au dîner, il devient le compagnon parfait d’une soupe épaisse aux légumes anciens, où il peut être légèrement toasté pour intensifier son croquant et révéler de nouvelles notes torréfiées.
Son équilibre subtil entre moelleux et caractère fait de lui un pain du quotidien, capable d’accompagner aussi bien un repas de saison qu’un instant gourmand improvisé.
Un pain au seigle aux graines et raisins dorés qui joue sur les textures : une mie moelleuse, des graines croquantes et une croûte dorée. Chaque étape de sa préparation contribue à un équilibre parfait entre saveurs et rusticité. Découvrez comment le réaliser facilement avec cette vidéo pas à pas.
Recette complète disponible ci-après sur Deliciously Home.
Pain au seigle, graines et raisins dorés
Un pain au seigle généreux, enrichi de graines croquantes et de raisins dorés. Cuit en cocotte, il développe une croûte dorée et une mie moelleuse, parfaite pour accompagner beurre, confiture ou fromage. Simple à préparer, idéal pour les matins d’hiver et les repas réconfortants.

Ingrédients pour un pain de 1 kg
Étapes de réalisation du pain au seigle, graines et raisins dorés
Préparer les ingrédients
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(Optionnel) Torréfier les flocons d’orge, d’avoine et les graines : les étaler sur une plaque et les passer au four à 160°C pendant 10 à 12 minutes, en remuant à mi-cuisson. Laisser refroidir avant utilisation. Cette étape intensifie leurs arômes.
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Chauffez légèrement un grand bol de mélange pour aider la pâte à lever plus rapidement.
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Mélanger la farine de seigle, la farine de gruau, les flocons d’orge et le sel (si c’est de la fleur de sel, la piler légèrement pour plus de finesse).
Mélanger les liquides et la levure
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Émietter la levure fraîche dans un peu d’eau tiède (prélevée sur les 350 g d’eau de la recette). Mélanger doucement jusqu’à dissolution complète.
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Dans un autre récipient, préparer 2 cuillères à soupe de substitut de black treacle en mélangeant ⅔ de mélasse pure et ⅓ de sirop d’érable.
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Ajouter cette préparation à l’eau tiède restante et remuer jusqu’à dissolution complète.
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Incorporer ensuite la levure diluée à ce mélange et bien remuer, en restant délicat.
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Faire un puits dans le mélange de farines et de flocons d’orge, puis verser progressivement le mélange liquide au centre.
Former la pâte
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Mélanger à la cuillère en bois ou à la main jusqu’à obtenir une pâte homogène.
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Ne pas pétrir intensément : cette pâte, assez hydratée, se travaille peu pour éviter d’alourdir la mie.
Laisser pousser la pâte pour la première levée
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Saupoudrer légèrement la surface de la pâte de farine.
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Couvrir le bol avec un torchon propre et le placer dans un endroit chaud et à l’abri des courants d’air pendant environ une heure.
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Vérifier occasionnellement que le bol est chaud mais pas trop chaud.
Façonner
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Dans le bol, dégazer délicatement la pâte avec une corne en la repliant sur elle-même.
Laisser pousser la pâte pour la deuxième levée (apprêt)
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Couvrir et laisser lever encore 30 minutes à température ambiante.
Préchauffer le four et cuire le pain
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Préchauffer le four à 220°C (thermostat 7).
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Si vous en avez une, placer une cocotte en fonte sur une plaque de cuisson dans le four préchauffé.
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Lorsque le four et la cocotte sont bien chauds et que la pâte a presque doublé de volume, la transférer sur une feuille de papier cuisson préalablement froissée pour qu’elle s’adapte au volume de la cocotte, en la façonnant légèrement en boule.
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Placer dans la cocotte, sous un des coins du papier cuisson, un glaçon pour générer de la vapeur au cours de la cuisson et favoriser la création d’une croûte craquante.
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Cuire 30 minutes avec couvercle, puis 5 minutes sans couvercle pour finir la cuisson et favoriser une belle coloration de la croûte, jusqu’à ce qu’elle soit croustillante et que la base sonne creux lorsque vous tapotez dessus.
Laisser refroidir et conserver le pain
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Transférer le pain chaud sur une grille et le laisser reposer 30 minutes avant de le trancher.